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  Jean-Luc LESUEUR  représentant en France du TAIKI-KEN  vous présente ici cet art martial Japonais issu du YI QUAN.
Ce texte a été préparé pour ce site et publié dans la revue "CEINTURE NOIRE" de Janvier-février 2003.

De nos jours, la plupart des personnes, lorsqu'elles vieillissent deviennent faibles.  Un petit vieillard qui devient plus fort qu'un jeune homme vigoureux, c'est une sorte d'histoire qui ne se voit qu'au cinéma.
Cependant, il y eut un Vieil homme réellement fort au Japon. Son nom est Kenichi Sawai.  Pendant la guerre de Manchourie, il était en Chine.  Il fit un combat contre le fondateur du Yi Quan (Yi  Chuan).  Wang  Xiang-Zhai (nom japonais : Okosai). Il perdit le combat et aussi son assurance tant la  domination de Wang Xiang-Zhai fut totale.
Il décida de devenir son élève.  C'est ainsi qu'il est devenu le premier disciple étranger du maître Wang.

Portrait du grand maître KENICHI SAWAI
Texte inspiré du livre de Yoshimitshi Sato, traduit par Kenji Hatta et remis en forme
 
par Jean-Luc LESUEUR

Kenichi Sawai disait : C'est très difficile de devenir le disciple de Wang. Celui-ci ne prend pas soin des débutants. Le nouvel arrivant se trouve absolument seul pour apprendre, il peut seulement imiter l’entraînement  des seniors.  Heureusement qu’il était étranger.  Il pouvait poser de nombreuses questions et agir librement (ce qu'il n'aurait pas pu faire s’il avait été chinois).
 A cette époque, la Chine est à demi occupée par le Japon.  Sawai (était riche et offrait riz, farine, viande séchée et diverses nourritures chaque mois à son maître.  Dans ces temps très difficiles pour la plupart des chinois, Wang pouvait ainsi avoir une vie meilleure et ne manquer de rien.  Wang Xiang-Zhai voulut aussi étudier les arts martiaux japonais.  Kenichi Sawai était un maître de Budo, il maîtrisait le Kendo, le Judo, le JuJutsu, le Iaido et bien d'autres styles.  Kenichi Sawai s’entraîna avec Wang Xiang-Zhai pendant six années.  Son nom figure sur la tombe de ce dernier.
A la fin de la guerre, il retourna au Japon.  Il affronta, pour tester son niveau de maîtrise, des adeptes des autres écoles.  Durant toute cette époque, il n'avait pas d'élèves.  Après vingt ans à s'entraîner de cette manière, il créa le Tai Ki Ken, dans lequel il fit la synthèse du Yi Quan chinois et de son expérience du Budo japonais.  Mais il n'avait toujours pas de dojo (lieu de pratique de la voie).  Il s'entraînait dans la nature, il enseignait à ses élèves à travers l'entraînement libre, jusqu'à sa mort.
La principale caractéristique du Tai Ki Ken est la recherche de la flexibilité et de l'action naturelle. Il disait : « Dans le combat, maîtriser d'abord la défense.  Ensuite une fois celle-ci maîtrisée, vous pouvez attaquer à n'importe quel moment ».
 
Lorsqu'une personne âgée reçoit un coup, cela occasionne plus de dégâts qu'à une personne plus jeune.  Pourquoi alors le vieux maître Sawai pouvait-il combattre sans se blesser contre des jeunes gens plus forts ?  C'est parce qu'il avait une parfaite défense.
Lorsque vous bloquez les coups, vous recevez une pression de l'adversaire.  Il est préférable de les éviter ou de les esquiver.  Pour pouvoir le faire, vous avez besoin, comme Kenichi Sawai, d'avoir des pas légers, des mains délicates et flexibles.  Le blocage n'est donc pas une bonne technique.
Ses disciples et les élèves de ceux-ci s'entraînent dans l'espoir d'atteindre un jour son niveau.  Ils enseignent le Tai Ki Ken au Japon et en Europe.  Kenichi Sawai décéda en 1988 à l'âge de 85 ans.

RELEXIONS ET EXERCICES DE SAWAI KENICHI KENSEI (Grand Maître)
Le ki ou le chi.
Bien que le concept du chi ne soit pas développé dans les textes sur le yi quan, Kenichi Sawai, dans ses explications, donne un éclairage très intéressant.
Lorsque nous lançons une pierre sur un poisson qui nage, le poisson va l'esquiver dans l'instant.  Le ki (chi) est comme cette réaction.  C'est plus qu'une action ordinaire.  C'est une action inconsciente.  De même, quand vous touchez quelque chose de brûlant, toute votre sensibilité va se concentrer immédiatement et vous réagirez en un seul moment.  Wang Xiang-Zhai racontait à Kenichi Sawai « Tu ne pourras jamais comprendre la puissance du chi, même si je l'explique plus d'une centaine de fois.  Il s'agit de le découvrir par soi même ».

Ritzu zen (méditation zen debout) ou Zhan Zhuang (posture de l'arbre).
 Il est possible de penser à n'importe quoi durant la posture debout, mais il est impossible de penser quand vous sentez la douleur dans les jambes.  Après avoir dépassé le stade de la douleur, il n'existe rien de plus, tout est vide (zen/wu ji).
Le Budo est un style de vie austère ; le but est de devenir aussi fort qu'un grand arbre dans la nature sauvage.  Toutes les choses sont incluses là-dedans.  Même si on devient vieux, garder les branches souples et flexibles.

Neri
 est la méthode qui permet de préparer le corps, de le rendre souple, de l'allonger, de l'arrondir (travail des formes de spirale), d'accomplir des mouvements de vrilles, de frappes et de réaliser à la manière d'un très bon potier qui prépare l'argile et qui passe pas mal de temps à la pétrir et à la malaxer afin d'obtenir par exemple une très belle tasse.  La qualité de l'argile est très importante, il s'agit de la travailler tous les jours.  Mais ce n'est pas encore assez.  Nous devons nous poser la question : - quel style de vase, nous voulons faire ? ». Le style de Wang Xiang-Zhai et le mien se ressemblent, mais ce n'est pas le même.  Il s'agit donc de trouver son propre style, à travers son propre entraînement.

Au sujet de la posture de combat (kamac).
 Mimer une posture forte n'est pas un signe de force.  Le débutant risque d'être effrayé par ces mots.  Mais quelqu'un d'efficace va très vite trouver chez l'adversaire les difficultés à se mouvoir et les différentes raideurs.  La meilleure posture est celle qui est relaxe et qui est naturelle.  Les anciens artistes martiaux avaient tous cette capacité.  Cela dépendait du nombre d'heures d’entraînement qu'ils y consacraient.
Le grand maître Wang Xiang-Zhai avait aussi cette attitude a bouger de manière naturelle.  Il faisait toujours lentement des cercles avec ses deux mains.  C'était une sorte d'exercice de garde en mouvement.
A propos des personnes qui ne sont que dans la théorie et qui posent ce type de questions : « Est-ce qu'il faut protéger le ventre ou est-ce qu'il faut serrer la main pour protéger les doigts ? -, je recommande d'autres disciplines.  Etre trop sensible n'est pas bon pour les arts martiaux.  Quand Kenichi Sawai est dans la position HAI de déplacement (les bras levés et dirigés vers l'avant), certains pensent qu'ils peuvent l'attaquer facilement, et ne comprennent pas qu'il peut changer rapidement.  Bien que la région abdominale soit ouverte, il est difficile d'y pénétrer.
L’être humain a besoin seulement de deux mains pour se protéger.  Bien que cela semble ouvert quelque part, il n'y a pas de points qui ne soient pas gardés.  Cependant, il n'y a pas mieux que la posture naturelle et harmonieuse.  Elle donne l'apparence de souplesse avec en plus de la puissance à l'intérieure.  Comment obtenir cette capacité ?  Il n'y a que l'entraînement acharné.

Qu'est-ce que la vrai maîtrise ? (Qu'est-ce que le vrai Kung fu ?).
La vraie maîtrise est la défense avec aisance.  Par exemple, lorsqu'une femme frappe un homme, l'homme va se défendre avec facilité.  Si l'homme combat contre la femme avec toute sa puissance, c'est un fou.  La vraie maîtrise est comme la différence entre les hommes et les femmes.  Cela semble impossible, mais c'est possible.  Après avoir fait des progrès dans votre technique, il devient alors plus facile de se défendre avant d'être attaqué.  Contre n'importe quel grand adversaire, c'est la même chose.  C'est ça qu'il faut chercher à cultiver.  Il est seulement nécessaire de faire le plein d'expérience de combat

Subtilités du kumite (combat).
Ne pas se presser.  Ne pas seulement faire qu'attaquer.  Ce n'est pas une compétition, savoir attendre, observer et parfois attaquer l'adversaire.
Le kumite avec les « brothers students » (frères étudiants) n'est pas de la bagarre de rue, il s'agit de savoir-faire preuve de patience.
Après avoir saisi une proie, le tigre ou le chat joue avec.  Par contre, avant de la saisir, ils déploient l’observation et la concentration nécessaires.  Il est bon de s'inspirer de cet exemple.  Lors du combat avec les débutants, jouer avec eux.  Parfois, on prend un coup, mais ce n'est pas grave.  Pendant 10 ou 20 minutes, prendre son temps et faites mijoter le combat

Les tentacules de la pieuvre.
Le kumite exige l'utilisation de l'ensemble du corps.  L’observation de la pieuvre nous enseigne : lorsqu'un tentacule attrape quelque chose, les autres tentacules font autre chose.  Bien souvent quand l'être humain bloque un coup de pied avec une main, l'autre reste raide.  L’observation des tentacules de la pieuvre nous enseigne comment arriver à utiliser les deux mains librement.
Le déplacement idéal est de pouvoir se protéger avec une main et de pouvoir attaquer avec l'autre.  Attaquer après avoir défendu, c'est déjà trop tard.
Le tanshu (shadow boxing) est un exercice important: s'y exercer souvent.  Alors les mains deviennent comme les tentacules de la pieuvre.  Avec la patience, on finit par trouver dans le kumite son propre rythme.
Lors d'un combat contre un inconnu, bien souvent, vous imaginez son niveau par rapport à son apparence.  Trop d'imagination rend raide et fait perdre le combat C'est comme si on voulait fermer le rideau sans pour autant pouvoir le fermer.  Parfois on a trop peur, tout le monde est passé par là.  Quand on a dépassé ce type d'épreuve, on peut devenir un bon combattant.  On a seulement besoin de reconnaître son corps, son mental et d'avoir confiance en ses propres moyens.  Mais avant, il est nécessaire d'avoir la vitalité pour cela.  Chercher à gagner sans être frappé soit avec les mains ou les pieds.  Se jeter dans le combat avec cette idée égoiste.

Pour affronter un adversaire vigoureux vous avez besoin de:
- La vitalité lors de l'entraînement permet aux mains de réagir automatiquement
- De s'entraîner très tôt le matin aux exercices de base Zen, Hai (ramper), Yuri (oscillation) avec de bonnes sensations.  De cette manière, vous pouvez comprendre le vrai kumite et vous réaliser dans le mouvement sans forme.  Tout est contenu dans la pratique de la posture ritsu zen.  Lorsqu'on se remplit avec l'énergie (ki) la puissance apparait naturellement
Cela ressemble à une technique, mais cette technique est difficile à expliquer.  De plus c'est impossible à imiter.
 C’est assez difficile pour chacun de rentrer dans la garde de l'adversaire, mais on ne peut pas y arriver seulement en lisant dans les pensées.  Trop d'imagination est la preuve d'un manque d'entraînement Si vous pensez pouvoir entrer dans la garde de l'opposant (toile d'araignée) sans le toucher réellement alors vous ne pourrez pas rentrer dedans.  Pour effectuer ce type de manoeuvres, il est nécessaire de sentir la distance qui vous sépare de l'adversaire à travers les mains, ainsi qu'avec le corps.  Mais les mains sont plus proches de celui-ci.  Avancer naturellement devient donc une bonne défense.  Vous pouvez obtenir le timing et la chance de la pratique du zen, hakkei, et yuri.  Le point le plus important est d'abord de se remplir de ki (chi).

La maître de sarbacane.
 Lorsque le maître de sarbacane tire, il garde le silence, sent la distance, et quand le moment est venu, il se concentre sur sa bouche et expulse son souffle en un instant.  Ce moment, cette concentration ressemble à l'attaque daken du tai ki ken.  C'est très instructif.  Il est impossible d'enchaîner un coup de poing après avoir été déséquilibré sur la première attaque.  Puis, lorsqu'on est à la distance, de la patience est nécessaire pour l'approcher et le frapper.

Les yeux sont plus rapides que la mains.
 Ne pas toujours se fier à ses yeux car les informations reçues peuvent leurrer.  Si on est trop réactif sur le premier coup de poing, on ne peut pas réagir contre le deuxième punch.  Il est donc préférable de regarder l'ensemble du corps.  La nuit dans le train, on peut regarder le paysage, on est alors surpris de se voir sur la fenêtre.  Dans le combat, il est conseillé de regarder à la fois loin et proche en même temps comme si vous étiez dans le train.  Si on a la capacité à sentir naturellement son adversaire.  Vous pouvez alors avoir confiance en vos mains.  Bien sur, un dur entraînement permettra d'atteindre cette maîtrise.

Coup de poing et esquive de la tête.
 La meilleure manière d'éviter un coup de poing est de l'éviter avec tout le corps et les mains qui s'harmonisent avec économie de mouvement, avancer avec l'idée de rentrer dans un trou, à l'image du phoque qui attrape une balle avec un corps inférieur qui est stable et un corps supérieur qui est flexible.  Parfois, vous serrez frappé, mais tant pis.  Abaisser votre corps, garder les yeux ouverts et rester patient
Entrainer la défense des deux cotés (droite et gauche).  Dans la situation où l'on doit éviter le coup de poing qui est sur le point de nous toucher.  Il est mieux de l'éviter sans utiliser les mains.

Sashi-te, intérieur et extérieur des avant-bras.
 Sashi-te a l'apparence d'une technique dangereuse.  C'est une habileté merveilleuse.  Il est conseillé de s'y entraîner plusieurs fois par jour.  Pour obtenir ce parfait timing, il est recommandé de s'entraîner très dur et d'avoir aussi du talent.  Lorsque l'on fait le combat sans cette sensation, cela devient une activité sportive ordinaire et vous perdrez votre tension.
Bloquer le coup de l'adversaire en faisant un demi-pas.  Si vous bloquez sans faire de déplacement vous recevrez la prochaine attaque.  Il vous reste deux solutions: soit vous avancez d'un demi-pas ou soit vous reculez un petit peu.  Cette décision est un moment clef du combat.  Du courage est nécessaire pour utiliser sashi-te. Si vous en manquez, il n'est pas possible de maîtriser cette technique.  La tête est le point faible de la plupart des gens.  Si vous arrivez à réagir avec sashi-te lors d'une attaque au visage, c'est parfait.

Au sujet de gyaku-te.
  Ce n'est pas pratiqué pour faire un véritable combat dans l'intention d'intercepter un coup avec les deux mains.  Ce n'est pas la peine de s'entraîner dans ce but.  Si quelqu'un attrape ton coup de poing, il vaut mieux arrêter les arts martiaux, surtout le karaté.  Cependant, il est recommandé de savoir se défendre contre une saisie (gyaku-te) ou un plaquage.  Chacun a son propre style de combat certains sont bons dans l'art de la lutte, d'autres sont spécialistes du coup de tête instinctif ou d'autres encore sont excellents dans le combat avec les armes.  Ainsi, il est préférable d'avoir une réflexion et une stratégie sur la manière de conduire son entraînement contre les différentes particularités de chaque combattant Les arts martiaux n'ont pas les même fondements et exigences que les différents sports de combat.

L'observation des pattes des chiens et des chats 
L’observation du combat entre chiens et chats est très instructif pour nous.  Le chien attaque avec sa gueule.  Le chat, lui, se tient sur ses pattes arrière et attaque avec ses pattes avant.  Dans ce cas, le chien ne peut pas toucher le chat.  Par contre, le chien est très stable en appui sur ses quatre pattes.  Le fait de se tenir sur ses pattes arrière donne au chat beaucoup de souplesse.

Portrait du grand maître KENICHI SAWAI

par YAN KALLENBACH

Kenichi Sawai est né en 1903 à Kumamoto sur l'ile de Kyushu dans le sud du Japon.  Il mourut le 16 juillet 1988, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, à Tokyo Ikebukoro.
Sawai sensei est appelé Soshi, ou le Directeur Fondateur du Tai Ki ken.
Le Tai Ki kenpo n'est pas seulement un style mais aussi une tradition, c'est pour cela que nous l'appelons RYU, ou Ecole.

Je me suis toujours considéré comme très chanceux d'avoir trouvé sur mon chemin ce joyau qui s’appelle Tai Ki ken.  J’étais aussi très heureux que ce maître m'ait accepté en 1967 comme véritable disciple, sans se décourager face à  tous les  problèmes qu’un élève étranger (gaijin) peur amener avec lui.
Notre première rencontre est une histoire en elle-même. Pour être bref, j’ai rencontré ce maître au Honbu (principal) dojo de Mas Oyama (où Sawai était le conseiller) ou je m'entrainais quotidiennement.
Cela m'a pris du temps et des efforts pour découvrir le lieu d'entrainement et d'enseignement.  Son portrait était affiché dans le dojo, et la première fois que j'ai vu son visage, c'était dans le livre du maître Mas Oyama « This is karate.
 Le maître Sawai exerça une attirance particulière pour moi, et ce n'était surtout pas parce qu'il se comportait de manière inattendue.
 Bien sur, il avait l'air bien entrainé et expérimenté, mais il était aussi très différent de l’image que j’avais des autres enseignants japonais. Par exemple il semblait toujours prêt à s’entrainer avec quelqu’un.
Mais jamais il ne manifestait d’intérêt à trouver de nouveaux élèves. Une fois, il grognait « un élève de plus, un nouveau problème ».
En dehors du japonais, il parlait seulement le chinois (très bien), mais il était un enseignant qui avait beaucoup de charisme et ce malgré les barrières de langue et de culture.  C'était toujours un plaisir de recevoir l'enseignement du Sensei. Il est toujours resté remarquablement vigoureux, sa peau était jeune et élastique.  Son esprit demeura vif jusqu’à un âge avancé.  Il pouvait facilement se promener avec de jeunes adeptes.  C'était vraiment une personne remarquable, un homme qui a beaucoup témoigné et qui a eu beaucoup d'expériences du Budo dans des milieux, dans des circonstances et des époques différentes.
Il est certainement le meilleur professeur de Budo que j’ai jamais rencontré.
Il est né au début du XX° siècle dans le sud du Japon, loin de Tokyo. La modernité était beaucoup plus longue à arriver à cause de la distance.
Les seigneurs féodaux étaient devenus des fonctionnaires sans statut de samouraï, et étaient satisfaits de cette progression.
C'est dans ambiance que le jeune Sawaï fut le témoin de l'énorme tourbillon social et culturel de l'ère de Meiji.
En grandissant dans le sud, il eut une éducation très traditionnelle avec beaucoup d’insistance sur l'entraînement classique du Budo.  Encore jeune, il était élève du maître Seicho Aoyagi, et avait le grade Oku-iri dans le Iaï-jutsu et Ju jutsu.  Après cela, il est parti pour le Butokuden à Kyoto pour étudier:
Le Ken jutsu sous la direction de Sensei Naito Takaharu et le Kodokan Judo sous la tutelle de Sensei Isogaï.  Plus tard, Sawaï alla à l’académie Militaire de Tokyo et travailla avec le fameux Kyuzo Mifuné et l'enseignant légendaire Toku Sambo.
Sawaï était 5° Dan de Judo par le Fondateur Jigoro Kano avant de partir pour la Chine en 1931, il était déjà gradé Go Dan (5' dan) en Ken Jutsu.  En Chine, Sawaï était dans le corps diplomatique.
 Ainsi, il pouvait s'habiller en civil, faire de nombreux voyages, et être libre de circuler.  Petit à petit il se familiarisa avec le Wushu (Arts Martiaux Chinois) et devint conscient de l’existence du « Kokusho » à Beijing.  Kokusho était un titre honorifique pour un enseignant de Wushu bien connu qui s'appelait Wang Xiang-Zhai. 
Les Chinois le surnommait « Les Mains de la Nation ». Dans la littérature des arts martiaux, il est aussi nommé - Wang-Yu-Sen, et 0 Kosaï en japonais.
  La rencontre de ces deux maîtres d'arts martiaux est bien connue en Chine et souvent citée.  C’est une histoire très intéressante et longue, mais brièvement... Sawai défia Wang Xang-Zhai ! Sawaï ne pouvait pas battre Wang, même pas avec son escrime.  Après Sawai devint élève de Wang dans son style de Da Cheng Quan (Ta cheng chuan), la version « naturelle » de Xing yi quan (Hsing-I-Chuan).
 Bien que Wang proposa à Sawaï de rester à Pékin à la fin de la guerre, Sawai décida de retourner au Japon.
En 1946, il part s’installer avec sa famille à Tokyo Ikebukuro.  Chaque matin, il s'entraînait dans le parc de Meiji Jingu (temple Shintoïste) à Shinjuku.  Il créa un groupe de pratiquants autour de lui qui deviendra le noyau de son style qui s'appelait: (avec la permission du maître Wang et par analogie au mot da (ta) cheng quan (chuan) « Tai Ki ken »
Les deux noms signifient: Da/Ta/Taï = Grand, Cheng/Sei = Accomplissement, Quan/Chuan/Ken = Art de la Boxe
Plus tard, Sensei nous a fait la remarque, que même Me Wang a changé le nom Hsing I à cause de son inquiétude au sujet de l’incompréhension des principes de son style, lui aussi voulait que le nom soit plus clair pour les pratiquants.  Sawaï a dit que le Kempo  (signifie Boxe chinoise en japonais) » est d'abord concerné par l'accomplissement de l'énergie du chi/qi/Ki, il va l'appeler Tai Ki Shi Sei Kempo.
Shi Sei veut dire aussi absolu, le plus haut accomplissement possible.  Donc «  Grande Energie, la Boxe du plus haut accomplissement ». Ceci deviendra dans la langue de tous les jours Tai Ki Ken, un nom qui nous plaît.  Il est court concentré et clair.
Pour conclure, on peut dire que le Tai Ki Ken est basé sur les méthodes de Nei chia internes de maître Wang Xiang-Zhai, enrichit par l'énorme expérience de Bu jutsu et Budo de notre Grand Maître.  Le groupe Tai Ki Ken suit cette voie.  Il deviendra une partie d'une tradition vaste et variée.


Le livre de Kenichi SAWAI: voir

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