Présentation YI QUAN (DA CHENG QUAN)
HISTOIRE ET PARTICULARITES DU
YI QUAN, DA CHENG QUAN
Sur ce sujet, beaucoup de choses ont été
dites. L'histoire est un ensemble de faits racontés,
rapportés et transcrits avec plus ou moins
d'objectivité. Elle constitue la mémoire collective
d'un groupe. Nous vous présentons l’hypothèse historique
qui nous semble la plus vraisemblable. Certains propos n'ont pas
été prouvés ce qui nous obligent à la plus
grande réserve.
Le Yi Quan est un art ancestral. Dans les temps anciens, l'homme vivait
en symbiose avec la nature et les animaux. Il apprenait beaucoup
d'eux, et sa vie était un combat permanent pour maintenir une
bonne santé et survivre. Les fondements du Yi quan sont
issus de cette période, la filière des grands
maîtres a su en conserver l'essence. Ceux-ci mettant
plutôt l'accent sur l'intention, la volonté, la
maîtrise du paradoxe (synthèse), la manière de
diriger sa pensée, la grandeur et l'ouverture d'esprit.
L'Homme a en lui les moyens de construire sa vie et aussi de se
guérir, s’il utilise sa force vitale et son intuition.
L'inspiration vient essentiellement de la nature qui est le
centre de notre réflexion. Tout dans l'univers est
régit par des lois. L'une d'elles est le principe immuable du
Yin-Yang présent dans toutes choses.
L'appellation Yi Quan (se prononce I Chuan) est récente, mais le
style et les concepts ont plusieurs milliers d'années
d'existence. Dans son histoire, il y a peu d'écrits, la majeure
partie de son contenu s'est transmise oralement de maître
à meilleur disciple. Dans son livre yi quan zheng gui
intitulé « véritables principes du yi quan
»,Wang Xiang-Zhai fait remonter l’origine de cette discipline
à Bodhidharma en disant « Damo (Bodhidharma) est venu
à l’Est, puis, il a commencé à prendre des
disciples, à leur enseigner comment exercer leur corps, à
observer la nature et les animaux. Il mit finalement au point la
méthode de purifier la moelle et transformer les muscles en
tendons (xi sui yi jin fa), qui fut à l’origine du xin yi quan
(xin yi ba) également appelé yi quan »
La personne qui est considéré aussi comme l’un des
piliers originels du Yi Quan et du Xing Yi Quan est le maréchal
Yue Fei de la dynastie Song du Sud. Né en 1103, mort en 1141.
Véritable héros national, aujourd'hui encore beaucoup de
gens le vénèrent. Il mourut dans des circonstances
particulières, victime de la trahison des siens. Sa mort
correspond au déclin de la dynastie Song du Sud et annonce
l'arrivée progressive des Mongols sur tout le territoire
chinois. Ceux-ci avaient déjà envahit le Nord de la Chine
et mirent fin à la dynastie des Song du Nord. Yue Fei dont
l’efficacité était légendaire fut à
l’origine de plusieurs styles, il était animé d’une force
interne exceptionnelle. On dit qu’avec son cri, il effrayait les
chevaux des cavaliers qui se trouvaient alors projeter au sol. Il est
attribué à Yue Fei d’avoir mis au point la méthode
ba duan jin, le style des serres de l’aigle, de plus il était un
grand expert dans l’art de la lance.
Il est commun en Chine de faire remonter une méthode à
quelqu’un de
célèbre ce qui amène certaines personnes à
douter de la filiation du Yi
Quan avec ses deux grands personnages (Damo et Yue Fei). Mais compte
tenu des facultés hors du commun des successeurs, on peut se
demander
si la légende n’a pas quelques fondements. La transmission de ce
style
ne s'est pas toujours passée de manière linéaire
ou continue.
Le Maître Ji Jike
La
personnalité qui arrive ensuite dans la chronologie s’appelle Ji
Jike
(Ji Longfeng). Il est connu comme étant le premier à
avoir enseigné le
Xin Yi Liu He Quan (boxe du cœur, de l’esprit et des six harmonies). Ji
Jike vivait au 17ème siècle, il était un
très grand maître dans l’art
de la lance. Il créa à partir de ses expériences
acquises sur les
champs de batailles une forme de combat qu’il nomma la boxe des six
harmonies. Certains prétendent que son style vient de Yue Fei et
que Ji
Jike aurait trouvé caché dans un mur d’un temple des
documents écrits
par le fameux maréchal. Le Xin yi liu he quan fait
référence aux trois
harmonies internes (le cœur avec l’intention, l’intention avec
l’énergie vitale, l’énergie vitale avec la force
physique) et aux trois
harmonies externes (les épaules coordonnées avec les
hanches, les
coudes reliés aux genoux, les poignets avec les chevilles). Le
pratiquant s’inspire des six harmonies pour trouver la pleine
expression de sa puissance.
Ji Jike (Ji Longfeng) eut deux
successeurs (Cao Ji Wu et Ma Xue Li). Le plus célèbre
était Cao Ji Wu,
il obtient le poste d’examinateur impérial d’arts martiaux,
considéré à
l’époque comme le plus prestigieux dans ce domaine.
Cao Ji Wu
eut pour disciples ses deux frères : Dai Lin Bang et Dai Long
Bang. Ce
dernier continua l’œuvre entreprise par les
prédécesseurs. Il transmit
ses connaissances au très renommé Li Luo Neng (Li Neng
Ran « le poing
divin ») fermier sans ressources du Shan Xi, à la suite
d’un combat où
Dai Long Bang fut d’une telle supériorité que l’autre
tomba à genoux et
pria pour être accepter comme disciple. Une fois, un robuste
combattant
le saisit par derrière ; Aussitôt qu’il toucha Li, il se
retrouva dans
les airs. Cet homme se releva et lui demanda qu’elle magie il employait
et Li lui répondit : « Pas de magie ! Juste un peu de
technique. » Il
est dit que son plus célèbre disciple Guo Yun-Shen
n’atteint jamais son
niveau. Il eut aussi d’autres fameux élèves comme Che Yi
Zhai et Sung
Shi Pong. Li Luoneng transforme le style et le nomme Xing Yi Quan.
Le fameux Guo Yun-shen considéré comme son successeur
(surnommé avec
exagération l’homme qui frappe tout ce qui est sur terre)
célèbre pour
son peng quan en demi marche (Ban bu peng quan) eut pour disciples Wang
Fu Yuan, Liu Qi Lan, Sun Lu Tang et le jeune Wang Xiang-Zhai à
qui il
transmit l’enseignement secret basique et fondamental des postures
(zhan zhuang gong).
En résumé il y a deux interprétations historiques
du yi quan :
- le
Yi Quan est d’abord apparenté au Xin Yi Liu He Quan (vers 1650)
puis au
Xing Yi Quan (vers 1856) pour enfin prendre le nom de Yi Quan (vers
1920).
- Une autre version qui rejoint celle du fondateur
Wang Xiang-Zhai l'enseignement basique du Yi Quan était
seulement
réservé au meilleur disciple laissant aux autres
élèves le travail des
formes. Ce qui signifie qu’il y avait une appellation pour tout le
monde et une autre pour l’élite. Pour cette raison, le concept
Yi Quan
utilisé par un très petit nombre de personnes ne
fût pas diffusé. Wang
Xiang-Zhaï rompit la tradition du secret entretenu pendant
plusieurs
siècles en enseignant les postures.
Pourquoi Wang Xiang-Zhai est considéré comme le fondateur
du Yi Quan ?
Bien que Wang Xiang-Zhai (1887-1963) reconnaisse que le nom remonte
à
Damo, il est néanmoins considéré comme le
fondateur car il est le
premier en avoir diffusé le nom. L’art qu’il a enseigné
à la fin de sa
vie avait beaucoup évolué par rapport à ce qu’il
enseignait au début.
Dans sa jeunesse, il enseignait l’ancien Xing Yi Quan. Vers les
années
1920, s’apercevant que ses élèves ne
s’intéressaient qu’à la forme mais
pas à l’esprit, il décida de changer de nom et de
créer un nouvel art
martial en retirant tout ce qui n’était pas utile au combat.
Pour
chaque geste, il s’agit de donner du sens et de créer le
mouvement par
l’imagination, le yi (intention) est plus important que la forme. La
base de cette pratique est le Zhan Zhuang. A cette nouvelle
école, il
lui donna le nom de Yi Quan.
Le yi quan est un style qui s’inscrit dans la continuité du xin
(cœur)
yi quan et du xing (forme) yi quan ce qui veut dire que ses racines
sont très anciennes et profondes. Wang Xiang-Zhai était
plongé dans la
culture originelle sans esprit de conservatisme en cherchant
constamment ce qu’il y avait de meilleur. Il était en recherche
perpétuelle, abandonnant ce qu’il avait trouvé la veille,
si il
trouvait mieux le lendemain. Wang Xiang-Zhai était quelqu’un de
totalement paradoxal. De sorte que l’on peut définir le yi quan
comme
la boxe du paradoxe à la fois plongée dans la tradition,
à la fois dans
la réalité de son temps et dans celle du futur au sens
d’avant garde.
Wang Xiang-Zhai très jeune a travaillé sur du concret
puisqu’il a été
le disciple du grand combattant Guo Yun-Shen. A la mort de son
maître,
il a continué sa quête tout en enseignant. De 1918
à 1929, il a voyagé
à travers la Chine à la recherche des maîtres
d’arts martiaux, et, bien
qu’il eût rencontré des milliers d’experts, seuls trois
furent pour lui
exceptionnels Xie Tiefu (xin yi he quan), Fang Yizhuang (xin yi nan
shaolin) et Wu Yihui (xin yi liu he ba fa). Wang Yu-Fang a dit : «
Vers 1940, messieurs Lin Zhin Lin et
Zhang Bi ont suivi l’enseignement du fondateur; ils pensaient que le yi
quan était une méthode scientifique et pour cette raison
lui ont donné
le nom de Da Cheng Quan ou boxe du grand accomplissement : celle-ci
réunit à la fois la santé, la guérison et
le combat. Wang Xiang-Zhai
disait que l’apprentissage et la pratique de l’art martial était
sans
limite. Le mot da cheng quan était donc mal approprié.
Les maîtres Yao
Zong Xun et Han Xingqiao ont dit que par respect de tous les anciens
maîtres, ils acceptaient le nom da cheng quan. Wang Xiang-Zhai a
dit à
ce propos : faites comme il vous plaira »
Ce style est un
des plus complets. Durant ses longs voyages et sa longue quête,
l’art
de Wang s’est enrichi d’autres styles. Le yi quan (da cheng quan)
rassemble la quintessence des arts martiaux, il réunit les
caractères
propres à plusieurs disciplines : la force interne du Xing Yi
Quan
(hsing I chuan), la souplesse du Tai Ji Quan (tai chi chuan), la
vitesse de déplacement du Bagua Zhang, la richesse de
différents Wushu.
Ses élèves l’ont appelé Da Cheng Quan parce que
cette boxe était une
compilation des recherches du fondateur.
Une des particularités fondamentales est l’abandon des Daolu
(formes
imposées) jugés trop rigides et inadaptés à
la pratique du combat.
BASES OU JI BEN GONG : LES DIFFERENTS ZHAN ZHUANG, SHILI ET MOCABU
CONSTITUENT LA PREMIERE ETAPE DE LA PRATIQUE
ZHAN ZHUANG
Le pratiquant du yi quan retourne à la terre à travers la
posture de
l'arbre que les chinois appellent le « Zhan Zhuang » il va
retrouver
petit à petit ses racines qui vont l'aider à
s'élever vers la
spiritualité, la grandeur d'esprit et construire un corps qui
ressent
et agit. L'arbre connaît la manière de s'élever
avec le temps, Chaque
jour il grandit un peu et personne ne peut le voir, ce qui pousse
lentement, vieillit plus longtemps. C'est un processus interne
l'unifiant aux forces de l'univers. De la Terre et du Ciel, il capte
l’énergie vitale et les éléments
nécessaires à sa survie. L'inter
connexion entre le haut et le bas va donner à l'arbre toute sa
force,
et relier l'extrémité des racines avec celles des
branches. L'arbre
nous apprend à nous renforcer, à avoir des jambes fortes
et un haut du
corps souple. Son exemple nous enseigne comment conduire
l’entraînement. A partir d'une longue pratique de la posture du
pieu
(zhan zhuang) qui est en réalité le véritable
mouvement intérieur, nous
pourrons ensuite l'associer au mouvement extérieur, et inverser
le
processus du YIN-YANG. C'est ainsi que l'on peut s'exercer à
bouger
avec divers éléments :
- l'arbuste avec le vent,
- l’eau avec la force du courant,
- la tortue avec les vagues...
L'apprentissage du mouvement passe par des exercices lents, que l'on
nomme Shi Li et Mocabu, permettant de tester différents types de
forces.
SHI LI, exercices essentiellement axés sur le travail des
principes à
travers des mouvements lents sans déplacement où le haut
et le bas du
corps s’unifie.
MOCABU, exercices de déplacements.
Le JI BEN GONG est le travail des exercices Fondamentaux, ils sont
l'ossature de la discipline. Il s'agit d'une modification profonde de
l'individu fondée sur la théorie des contraires.
Quelqu'un de trop mou
se tonifiera, quelqu'un de trop dur, trop fort se détendra et
deviendra
plus flexible de manière à pouvoir se mouvoir
aisément. Ces trois
principes d'entraînement sont basés sur le Yi. C'est
l'intention qui
dirige le geste. La pratique des exercices de base a beaucoup d'effet
sur la santé et donc sur la longévité.
LA DEUXIEME ETAPE COMPORTE 6 TYPES D’ENTRAINEMENT
Le travail du son, la force explosive, la poussée des mains, les
mouvements libres (danse du yi quan), les applications pour la
santé et
celles pour le combat. Bien sûr, ces exercices s'adressent
à des
pratiquants confirmés. Mais le débutant peut les
pratiquer de temps en
temps, de manière à mesurer sa progression.
SHI SHENG ou TESTER LE SON, Le son doit jaillir spontanément des
entrailles. Sans le chi (énergie) nécessaire, c'est
impossible.
TUI SHOU (pousser des mains) ou ROU SHOU (se prononce lo cho). Exercice
de coordination avec un partenaire dans lequel on apprend à
conserver
un équilibre constant issu du travail des postures et des
mouvements
lents. De sorte que les mouvements restent amples et naturels. Il
s’agit également de travailler sur nos blocages, nos
problèmes
physiques et psychologiques. Ainsi dans la relation à l’autre :
faire
et laisser faire, ne pas écraser, ne pas se laisser
écraser, ne pas se
laisser emporter par ses pulsions et s’adapter au partenaire. Cet
exercice de coordination et d’harmonisation vise aussi à
développer la
sensibilité. A travers le toucher de l'autre, deviner ses
intentions.
Il existe de nombreux niveaux de pratique. Cet exercice permet
d’acquérir de nombreuses qualités comme l'association et
la
dissociation. Le tui shou peut se diviser en deux parties : le tui shou
impair (dan) et le tui shou pair (shuang)
DAN TUI SHOU ou LE TUI SHOU AVEC UN BRAS (impair)
Les deux partenaires sont debout face à face, les pieds
placés en
position du chiffre huit chinois, les deux poignets se croisent, se
touchent et font un mouvement ovale sur un plan horizontal et sur un
rythme très lent. L’autre main accompagne la main qui travaille.
Le
mouvement doit être régulier sans changement de rythme. Ne
pas forcer,
ni être trop mou. Il est nécessaire de doser son effort.
Les épaules
sont souples et relaxent. Après avoir travaillé la forme
à gauche,
passer à la forme à droite. Dans le dan tui shou,
seulement un bras est
en contact avec l’adversaire. c’est soit le coté droit contre le
coté
droit ou soit le coté gauche contre coté gauche.
SHUANG TUI SHOU ou LE TUI SHOU AVEC LES DEUX BRAS (pair)
Les deux partenaires sont debout face à face, les pieds
placés en
position du chiffre huit chinois, leur deux avant-bras rentrent
naturellement en contact et tournent alternativement. Un bras supporte
le bras du partenaire, tandis que l’autre est supporté par
celui-ci.
Les bras vont de l’axe central vers l’extérieur et effectuent un
mouvement ovale sur le plan vertical avec toujours l’intention de
protéger le centre. Dans le shuang tui shou, il n’y a pas de
changement
de garde comme dans le tui shou à un bras, mais plutôt un
changement de
position inversée qui correspond au changement de pas dans le
déplacement ou au changement du transfert du poids du corps si
on reste
sur un plan statique.
Cet exercice existe aussi dans les autres Arts Internes. La notion de
rou shou c’est à dire «mains souples» est
fondamentale. C’est une forme
supérieure d'entraînement dans laquelle on apprend
à se détendre en
coordonnant son corps avec ses mains. Les deux corps ne font plus qu’un
et se pétrissent, se malaxent, se pressent à l’unisson.
Elle s'adresse
à des pratiquants confirmés qui ont déjà
assimilés les subtilités de
l'art interne, de sorte que la rencontre ne
dégénère pas en un exercice
de force brute à deux et à un conflit d'égo. A ce
jeu là, les gorilles
ont toutes leurs chances pour devenir les plus forts; mais est-ce
encore de l'art?
A coté du tui shou idéal qui développe la
convivialité, il existe un
tui shou de combat ou tout en s’harmonisant avec l’adversaire, le
pratiquant cherche les failles et le projette au loin à travers
un fali.
EMETTRE LA FORCE OU FALI
Les postures génèrent de la force. Elles permettent de se
recharger.
Une fois empli de cette énergie, il est possible de la faire
sortir. Le
fali se révèle dans l'exécution de gestes
spontanés, vifs et rapides.
C'est la résultante de tout un travail très long sur le
corps où on
apprend à contrôler chaque partie pour enfin les relier
ensemble et les
faire fonctionner à l'unisson.
DANSE DU YI QUAN OU YI QUAN WU (ou JIANG WU)
Le yi quan wu est un des exercices les plus difficiles de la
discipline, car il permet de vérifier si les principes de base
ont été
acquis. A savoir :
- Si la structure du zhan zhuang est solide
- Si la partie haute du corps est bien relié à
la partie basse pendant les déplacements.
- Si les mouvements sont souples et harmonieux.
- Si les rythmes des déplacements sont bien
maîtrisés.
- Si les formes exprimées sont riches et
variées.
Le pratiquant de Yi Quan utilise des images pour permettre à son
esprit
de rester en contact avec son corps. Pendant le déplacement, il
peut
imaginer par exemple la présence d'ennemis ou d'animaux
dangereux
autour de lui, afin que lors d’une situation réelle et
délicate, il
puisse réagir spontanément et être aussi agile
qu'un poisson dans
l'eau. Il s'agit de se mouvoir dans toutes les directions en
maîtrisant
le lourd et le léger, l'avant et l'arrière, la droite et
la gauche;
tout ceci dans le respect du mouvement naturel du corps qui est capable
de se détendre aussi vite qu’un dragon qui bouge, de voler comme
un
oiseau, de ramper comme un serpent ou de marcher comme sur de la glace
etc...Le pratiquant du Yi Quan semble jouer avec son corps qui devient
son meilleur allié.
Maître Wang a décrit cette pratique en ces mots ; «
le corps bouge comme le flux et le reflux des vagues, l’intention
permet de déployer la force comme si elle était
immergée. Tel un dragon
nageant ou une cigogne qui joue dans l’eau, se tourner et se retourner
à l’instar d’un serpent effrayé »
YANGSHENG, LES APPLICATIONS SUR LA SANTE PHYSIQUE ET MENTALE.
Elles sont essentiellement axées sur l'entretien du principe
vital
.Yang signifie nourrir et sheng principe vital. L'adepte s'exerce aux
sept autres méthodes ainsi qu'aux quatre manières de
pratiquer le yi
quan, da cheng quan : sur le dos, assis, debout, en marchant.
Dans les années 1950,Me Wang Xiang-Zhai exerçait dans les
hôpitaux, et
utilisait sa méthode Zhan-Zhuang Gong pour aider à
soigner les malades.
Il était assisté de sa fille Wang Yu-Fang et de son
disciple Li Jianyu.
Aujourd’hui, Wang Yu-Fang continue l’œuvre de son père. Elle a
écrit au
moins cinq ouvrages, animée de nombreux séminaires de qi
gong. Elle est
la leader pour le Yi Quan Santé.
Lors des réunions des différents maîtres du yiquan
et du dachengquan,
elle est considérée comme le chef charismatique et la
représentante
vivante de son père.
JIJI (se prononce titi) OU L'ART DU COMBAT (facultatif ou indispensable
selon les maîtres).
Le Yi Quan, Da Cheng Quan tient sa réputation de la terrible
efficacité
de Wang Xiang-Zhai qui domina en combat libre de nombreux adversaires
de son époque. Plusieurs ouvrages relatent ses exploits. Il est
souvent
fait mention du combat qu’il remporta contre le Japonais Kenichi Sawai,
celui-ci deviendra par la suite son disciple et créera
l’école Tai Ki
Ken au Japon. Certains de ses disciples furent de redoutables
combattants. Les plus célèbres sont : Zhao Daoxin, Han
Xinghao, Yao
Zong Xun, Zhang Changxin, Zhang Entong, , Gao Zhendong, Bu Enfu, You
Pengxi, Zhou Ziyan, Hong Lianshun, Li Jiqnyu et son élève
Wang Xuan-Jie.
Les écoles de combat les plus connus aujourd’hui sont celles de :
Ecole Yi Quan de Yao Zong Xun avec ses successeurs : Pai Jin Jia, Bojia
Chuong, Cui Rui Bin, Yao Chengguang, Yao Chengrong, etc
Ecole Tai Ki Ken de Kenichi Sawai avec des successeurs au Japon et en
Europe
Ecole Da Cheng Quan de Wang Xuan-Jie avec ses 2 successeurs : Zheng Bao
Shen et Wang Chang Wen
Ecole de YAO ZONG XUN
Me Wang Xiang-Zhai nomma Yao Zong Xun (1917-1985) comme successeur, il
lui délégua progressivement le soin de diriger la
pratique martiale. Au
fil du temps des adaptations ont été
réalisé dans cette école, avec
l’utilisation de gants et de sac de frappe (Wang Xiang-Zhai avait dans
sa cour un sac de frappe qu’il utilisait de temps en temps). Même
si
ceux-ci sont utilisés, cela reste dans l ‘esprit d’un travail
souple du
corps. A l’époque du président Mao Zedong, la pratique
des arts
martiaux devint synonyme d’ancien régime. Beaucoup
d’écoles sont
tombées en désuétude et beaucoup de professeurs se
sont mis à enseigner
une gymnastique de bien-être dépourvue de connotation
martiale.
Cependant il y a eu quelques groupes comme celui du Me Yao qui a
continué à s’entraîner à l’abri des regards
indiscrets. Cette école est
réputée pour son efficacité, ce style est à
la fois emprunt de
mouvement naturel avec la main ouverte accompagné d’un travail
de
poings fermés.
Ecole KENICHI SAWAÏ
Elle fur créée après la seconde Guerre Mondiale
par le Maître japonais
Kenichi Sawaï, celui-ci a eu l'autorisation de Wang
Xiang-Zhaï pour
changer le nom. Il appela celle-ci Tai Ki Ken, Boxe de la Grande
Energie (nom externe). Le nom interne est Tai Ki Shi Sei Kempo
(Taï Sei
Ken veut dire Da Cheng Quan). Kenichi Sawai (1903-1988) fût le
seul
étranger accepté comme disciple, il a
réalisé une synthèse Yi Quan (Da
Cheng Quan à l'époque) et Budo (arts martiaux
traditionnels japonais).
Le Taï Ki Ken rassemble une partie des bases du Yi Quan avec en
plus
une méthode qui s'adapte aux différentes disciplines
pratiquées. Ce
style est essentiellement axé sur l'application au combat avec
pour
objectif un haut niveau de pratique jusqu’à un âge
avancé...
Ecole de WANG XUAN-JIE
Elle met davantage l’accent sur les formes circulaires du Bagua Zhang,
ainsi que sur les différentes utilisations de la main ouverte.
Cette
école a reçu au départ une très forte
influence de l’enseignement de
Yao Zong Xun, mais ensuite elle se démarque en refusant les
apports
d’utilisation de matériel de protection. Wang Xuan-Jie
(1936-2000)
disait que l’on a jamais vu un tigre combattre avec des gants et que
l’utilisation du sac de frappe était dangereuse pour les
articulations
des poignets.
Le yi quan,da cheng quan comporte un aspect santé et un aspect
martial.
Vers la fin de sa vie l’aspect santé était devenu plus
important pour
Wang Xiang-Zhai. Dans sa jeunesse, il avait rencontré à
l’âge de treize
ans Guo Yun-Shen pour un problème d’asthme et parce qu’il
était en
mauvaise santé. Le maître Guo l’a pris sous sa protection
à cause des
liens d’amitié qui l’unissait avec les parents du jeune Wang et
lui a
tout de suite enseigné les postures. Voyant que le maître
et les élèves
s’exerçaient aux formes (daolu), Wang s’y entraîna
discrètement. Maître
Guo s’en aperçu et le gronda « Alors que je t’enseigne le
pur jade
précieux, tu n’écoutes pas et à la place tu vas
chercher la vieille
terre. Quel enseignement comptes-tu tirer d’elle ? »
Son niveau de santé s’améliora rapidement et Wang
Xiang-Zhai devient
peu à peu un redoutable combattant. Il consacra sa jeunesse
à l’étude
de la culture chinoise et de l’art martial. Il synthétisa de
nombreux
styles et méthodes. Du fait de sa grande maîtrise (kung
fu), les
chinois le surnommèrent « mains de Chine ».
Certains de ses élèves participèrent à des
tournois en y ramenant de
bons résultats. Depuis quelques années, certains
pratiquants de yi
quan, da cheng quan participent à des tournois de sanda ou
à des
rencontres entre personnes du même style.
Le véritable combattant du yi quan, da cheng quan est plus qu’un
sportif, c’est un artiste martial : dans ses yeux, on trouve le regard
perçant de l’aigle, ses épaules sont souples et lourdes
comme celles de
l’ours, ses avant-bras sont aussi agiles que les pattes du tigre pour
protéger son visage, le mimétisme du visage est comme
celui du singe,
les hanches sont aussi puissantes que celles du dragon, son
déplacement
est comme celui du coq.
Toutes ces qualités sont réunies dans un seul mouvement.
En conclusion, l'entraînement au combat comporte quelques risques
pour
la santé, il s’agit de s’y préparer correctement sans
fanatisme, sans
prise de risques inutiles pour son équilibre. Certains
Maîtres ont
seulement orienté leurs pratiques et leurs recherches sur
celui-ci,
d’autres ont associé santé et martial et une
troisième catégorie s’est
concentré uniquement sur le Yangsheng.
LES 9 METHODES DU YI QUAN
Ces 9 méthodes forment un ensemble complet de travail de
l'énergie:
1 obtenue à partir du zhan zhuang (postures);
2 perçue à travers le shili (tester la force);
3 appliquée avec le fali (émettre la force);
4 mesurée à travers le tui shou
(poussée des mains);
5 stabilisée à travers le mocabu
(déplacement);
6 dévellopée par le shi sheng (travail du son);
7 exprimée par le yi quan wu (danse du yi quan);
8 renforcée par les techniques de santé (yang
sheng);
9 réalisée à travers les applications
et le combat (ji ji).
LES 3 TYPES DE MOTIVATION DE PRATIQUE
La plus importante et la plus utile est celle de l’entretien et de
l’amélioration de la santé Avoir la maîtrise
martiale (aspect self- défense)
Evaluation par la compétition, tournois et rencontres.
L'EVEIL OU L'ACCOMPLISSEMENT
Toutes ces méthodes trouvent leur véritable sens dans la
recherche
d’une réalisation de soi. L'accumulation des connaissances
acquises au
fil de la pratique de ses 9 méthodes et de leur
compréhension
instinctive ont un effet sur l'ouverture de l'esprit. Chaque partie
étant importante, le résultat est à la mesure de
toutes ses actions
passées. La fameuse explosion peut se produire sur le plan
spirituel ou
sur le plan physique. L'ultime accomplissement est de pouvoir atteindre
un niveau d'éveil sur tous les plans.
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